La saga des Jabin


En faisant quelques recherches généalogiques pour agrémenter les pages précédentes, je n’ai pu que constater l’omniprésence de cette famille dans la commune.
A l’origine et surtout à la limite des publications AD 23, on trouve Antoine Jabin, notaire royal, dont le fils Gilbert épouse Jeanne Legier en 1588 . A partir de là, la campagne gouzonnaise se garnit de petits Jabins avec déjà une forte tendance à rester groupés .
Par exemple en 1642, Catherine Jabin, petite-fille des précédents, épouse Gilbert Legier, sieur de La Bouège, qui semble issu d’une autre branche. Mais quelques années plus tard, en 1660 et 1666, leurs deux filles Gilberte et Marguerite Legier se marient avec les deux frères François Jabin l’ainé et François Jabin le Jeune, cousins germains de Catherine.
Un peu plus tard, en 1722 , on note le mariage de Jean Jabin avec Anne Jabin, puis en 1748 c’est Pierre Jabin avec Anne Jabin. Mais rassurez-vous ce n’est pas la même Anne et les dispenses pour consanguinité sont accordées généreusement par le pape !
Donc, on reste entre gens du monde et les Jabin occupent des fonctions importantes : après Antoine notaire royal, il y a dans la même lignée Gabriel, procureur d’office, puis Léonard ( 1619/1695) , juge chatelain notaire royal, puis Michel, chirurgien, puis Pierre (1718/1772), chirurgien… etc…
Ces fonctions honorables sont aussi lucratives et leurs différentes propriétés leur permettent d’ajouter un semblant de particule : Léonard s’appelle donc Jabin sieur du Dognon, son fils Michel est sieur de Lachaud, son autre fils Jean est sieur du Breuil, son petit-fils Pierre est sieur de la Chabanne. Gilbert, cousin de Michel est sieur de la Couture. Il y a aussi François Jabin de la Peyraube, Etienne sieur Danville, Antoine Jabin des Chezes, Sylvain Jabin de Chezeauvert, Nicolas Jabin des Portes. Curieusement , dans la même lignée on peut rencontrer des appelations variables avec du Breuil qui se transforme en du Dognon, mais il s’agit sans doute d’une erreur de transcription . Une autre enigme concerne Michel (1598/1654 ) qui est dit “Hoste du cheval blanc ! Et notons que la famille Legier ayant acheté le château de La Garde, s’appelle ensuite Legier de Lagarde !
Il existe quand même des Jabin de condition plus modeste : Léonard le fermier, Louis le menuisier, Gilbert le tailleur d’habits, Gabriel le marchand de tabacs.
Au début du XIX ème siècle, la famille atteint son apogée avec d’abord les enfants de Martin ( 1739/1810 ) bourgeois, propriétaire :
⦁ Joseph (1768/ 1845 ) gendarme impérial, avocat, marié en 1802 à Léonarde Suzanne Aussaune directrice de la Poste aux Lettres.
⦁ Gilbert (1774/1851 ) percepteur, marié en 1807 à Marie Chabridon.
⦁ Jean-Baptiste ( 1771/1829 ) huissier royal.
⦁ Léonard Amable ( 1785/1861 ) propriétaire, marié en 1833 à Gilberte Notaris .
Issus d’une autre branche, donc cousins éloignés, les enfants de Léonard ( 1729/1777 ), juge, chatelain de Gouzon:
⦁ Marie-Marguerite ( 1754/1792 ) mariée en 1775 à Augustin Boyer, avocat.
⦁ Marie-Marguerite ( 1761 /1822 ) mariée en 1794 à Léonard Guillot, maire de Gouzon de 1803 à 1812 et percepteur.
⦁ Léonard Amable ( 1763 / ) administrateur au département, marié en 1794 à Marguerite Dupuis.
⦁ Charles du Dognon ( 1766/ 1846), engagé volontaire en 1791, capitaine de brigade, maire de Gouzon de 1812 à 1821 marié en 1795 à Marie de Pichard de Saint-Julien.
Les propriétés sont donc nombreuses et variées avec d’abord plusieurs maisons et quelques beaux terrains dans la ville de Gouzon, puis les domaines de Chezauvert, grand Lavaud, petit Lavaud, La Ruade pour Gilbert, ensuite Lauradoueix, Lachaud, Jayat pour les héritiers de Joseph.
Et pourtant , au dénombrement de 1866, il ne reste plus dans la ville que Gilberte Notaris , son fils Jacques François Jabin qui a épousé Suzanne Luzier-Jabin sa cousine adoptive et leurs deux enfants Joseph Jean-Baptiste Martin né en 1861 et Léonard Elie Aimé Joseph né en 1864. La mode était sans doute aux prénoms composés .
Jacques François est dit propriétaire rentier, et les revenus semblent suffisants puisque la famille est secondée par un domestique, une bonne d’enfants, une cuisinière et deux vachères…Après avoir occupé les fonctions d’adjoint, il devient maire de la commune de 1870 à 1877.
Pour ne pas perdre les habitudes familiales, Joseph Jean Baptiste Martin sera lui aussi propriétaire rentier puis épousera en 1892 la fille d’un notaire d’Auzances. De 1895 à 1908 il sera à son tour maire de la commune. De son côté, son frère Léonard Elie Aimé Joseph, notaire à Saint-Loup épousera en 1890 sa cousine germaine Thérèse Joséphine ! Mais, après le décès de Joseph Jean Baptiste Martin en 1912 puis de sa mère Suzanne en 1919 la présence gouzonnaise des Jabin semble s’être définitivement achevée.