Les linteaux


Linteau : élément architectural qui sert à soutenir la maçonnerie au-dessus d’une porte ou d’une fenêtre.
Cette définition toute crue cache une belle réalité, car à l’époque des tailleurs de pierre, quand le béton n’existait pas, les linteaux faisaient l’objet d’inscriptions ou de décors ayant une importance tant symbolique que décorative. Et quand on lève un peu les yeux dans notre commune, on peut faire de belles découvertes.
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Le plus souvent, au dessus de la porte d’entrée, on gravait simplement la date de construction du bâtiment.
Le plus ancien serait donc au Fresse, dans une grange ayant appartenu à Henri Petit : avec quelques efforts, on peut lire 1613.

Au château du Mazeau, beaucoup plus grand et en relief mais un peu plus jeune de 7 ans !

Dans la plupart des cas, c’est une date du XIXème siècle qui apparaît, quand les maçons de la Creuse, de retour au pays, se faisaient construire leur maison.
Dans certains cas, on ajoutait une jolie frise, comme sur cette maison (Farigoux ?) à Vauzelles. Je dois préciser qu’il y a la même à Arcy, et que la couronne de lauriers a peut-être une autre signification.

Pour une simple décoration , rien de tel qu’un arc en accolade. Et pourquoi pas un peu de “récup” ?
Ces deux exemples sont faciles à trouver dans le bourg de Peyrat. Il en existe d’autres à Vauzelles, au Chiroux. Et quand je dis “recup”, je ne mets pas en cause les propriétaires actuels, je pense que les pierres de l’abbaye de Bonlieu partiellement détruite sous la Révolution ont été réutilisées un peu partout dans la commune.
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La religion tenait une grande place sous l’ancien régime. Je suppose que la présence d’une croix au dessus de l’entrée, préservait les habitants de toute sorte de maléfices. A moins qu’il ne s’agisse de la maison du vicaire…

Celle de gauche est à Ravayat dans le mur d’une grange, celle de droite à Luzier à l’entrée d’une vieille maison.

Mais pour les superstitieux, rien ne vaut le trèfle à 4 feuilles. Vieux linteau intégré dans le pignon d’une grange appartenant à Thierry Bouard au Fresse.

Dernière fonction qui en plus des précédentes, renseignait sur le métier de l’occupant, le linteau enseigne .


A la fin du XVIII eme siécle, le maréchal expert Jean Daurioux devait exercer son art en ces lieux : maison Jean-Marie Nicolaon place du monument.

Et pour terminer l’ énigme de la maison Panalier à Luzier : s’agit-il d’un symbole ou d’une pierre de récupération qui faisait l’affaire ? Je pense qu’il s’agit bien de réemploi à partir d’une souche de cheminée.