Etienne Octave Martin, né à Boussaléchat en 1876 fut d’abord maçon comme son père, mais il changea complètement d’activité à la suite de son mariage en avril 1901. Son épouse Marie-Louise Dubois était la fille de Barthélémy Dubois, cultivateur mais aussi cordonnier et surtout épicier..
La rencontre du maçon et de l’épicier se termina par une superbe construction , très photogénique. L’emplacement est idéal, au bord de la grande route, sur la grande place, en face de la fontaine, seul point d’eau courante du bourg.

La photo ci-dessus (Pinthon, Evaux les Bains ), date vraisemblablement de 1904 et la grande maison Martin-Dubois semble toute récente. Le photographe est aussi metteur en scène , utilisant les habitants pour agrémenter les prises de vue.
A l’entrée du magasin, Etienne et Marie-Louise entourent leur petite Germaine, née en 1902, et près de la fontaine, deux élégantes prennent la pose….
L’administration des Postes, recherchant un local moderne et bien situé, avait loué la partie droite du bâtiment dès juillet 1903. Le télégraphe fonctionnait déjà et les dépêches étaient portées chez le destinataire par le boulanger Antonin Malterre

La carte postale ci-dessus est éditée par la maison Martin-Dubois elle-même, mais le photographe était certainement Henry Mothe d’Aubusson, cousin de Marie-Louise Dubois. Là encore la mise en scène est extraordinaire et je m’interroge sur le rôle joué par les 3 personnages accroupis. D’autant plus que je crois reconnaître mon pépé Octave et son grand-père Julien ! Malgré la présence d’une belle automobile, nous ne sommes qu’en 1905 : l’électricité n’est pas encore installée !

L’ éditeur De Nussac a également été séduit par la belle bâtisse et vers 1910 il nous présente la grande activité de la maison Martin-Dubois : je pense reconnaître Etienne dans la carriole de droite et la dame qui tient le cheval , à la coiffure caractéristique est déjà présente sur les photos précédentes.

Encore une prise de vue de 1910 mais par Henri Mothe. La publicité pour les graines me fait penser à l’alignement des sacs le long du comptoir et cette irrésistible envie qui nous y faisait plonger les mains .
L’électricité est maintenant bien présente, il y a même un lampadaire, et le téléphone commence à tisser sa toile.